5 pistes pour sortir de la violence éducative ordinaire

Le 30 avril prochain aura lieu la journée de la non-violence éducative. À cette occasion, je souhaitais partager avec vous quelques pistes pour sortir de cette violence éducative ordinaire. Je sais que de nombreux parents aimeraient faire différemment mais ne savent pas comment s’y prendre ni par où commencer. J’espère que cet article vous aidera à mettre en place un autre modèle d’éducation pour votre enfant.

Sortir de la violence éducative ordinaire : quelques pistes pour commencer

Lorsqu’un parent a recours à des violences verbales, physiques ou psychologiques sur son enfant, sous couvert d’éducation, on parle de violences éducatives ordinaires. Educatives, car le parent pense que c’est de cette manière que son enfant sera éduqué. Et ordinaires, car ces violences se répètent fréquemment et sont considérées comme normales pour le parent.

Le 10 juillet 2019, une loi (2019-721) a été mise en place pour interdire les violences éducatives ordinaires. Elle stipule que l’autorité parentale doit s’exercer sans violences physiques ou psychologiques. En effet, nous savons aujourd’hui que les violences éducatives ordinaires peuvent être délétères pour un enfant.

Il est vrai qu’il n’est pas toujours simple de mettre en place un modèle d’éducation que nous n’avons peut-être, pour certains d’entre nous, pas expérimenté enfant. Cependant, il est important de savoir qu’il est possible d’avancer à son rythme, pas à pas, vers la non-violence éducative. Lorsque nous prenons conscience que certains de nos comportements envers notre enfant sont inadaptés (chantage, cris…) et que nous souhaitons profondément faire autrement, c’est un premier pas vers la non-violence éducative.

Faire preuve d’empathie

Pour avancer vers la non-violence éducative, vous pouvez d’abord essayer de développer votre empathie au moment d’un conflit avec votre enfant. Lorsqu’il est très en colère ou que vous jugez son comportement inadapté, prenez quelques secondes pour souffler, regardez-le-dans les yeux et répétez-vous plusieurs fois cette phrase « Mon enfant ne va pas bien, il a besoin de moi. ». Même si vous êtes vous aussi en colère, le fait de répéter cette phrase va vous aider à déclencher de l’empathie envers votre enfant. Cela vous sera utile pour éviter de surréagir face à la situation et ainsi prendre le recul nécessaire.

Savoir s’excuser

Lorsque vous pensez être allé trop loin, il est important que vous puissiez le formuler à votre enfant. Avouez-lui simplement que votre comportement n’était pas du tout adapté et que vous êtes sincèrement désolé de cette situation. Pouvoir s’excuser est essentiel pour réparer la relation avec votre enfant. Rediscutez ensemble de ce qui s’est passé, remettez les choses à plat afin de trouver ensemble de pistes pour que cela ne se reproduise plus. C’est de cette manière que vous allez renforcer la confiance entre votre enfant et vous.

Connaître le développement de l’enfant

Pour savoir ce que vous pouvez attendre de votre enfant, il est nécessaire de connaître son développement. Vous n’allez, par exemple, pas pouvoir attendre la même chose d’un enfant de 2 ans que d’un enfant de 6 ans. Il est donc important d’avoir des connaissances sur son développement, ses compétences, ses capacités. Si votre enfant est neuro-atypique ou hypersensible, il est également nécessaire de savoir ce que cela implique pour lui. Pour cela, renseignez-vous auprès des professionnels de la Petite Enfance ou de votre médecin. Lisez des études récentes, écoutez des podcasts ou allez à des conférences. N’hésitez pas à prendre du recul sur ces informations afin de toujours y mettre de la nuance. En effet, il y a la théorie et la pratique. Informez-vous sur ce qui est possible de faire mais gardez une marge de manœuvre pour l’adapter à votre situation du moment.

Éviter le chantage

Si vous avez pris l’habitude d’avoir recours au chantage avec votre enfant, essayez autant que possible de trouver d’autres stratégies pour l’amener à changer de comportement. Il est possible de poser des limites éducatives sans violence. Orientez plutôt le discours en fonction des conséquences naturelles qui vont découler de ses actes. Si votre enfant refuse de s’habiller par exemple, dites lui que s’il ne s’habille pas, vous ne pourrez pas sortir comme prévu. Évitez de menacer de le priver de quelque chose qui n’a rien à voir avec ce qui est en train de se passer. Le priver d’écran par exemple n’a aucun lien avec le fait qu’il ne veuille pas s’habiller. Informez-le plutôt de ce qui va découler de son comportement ou de son attitude afin qu’il comprenne ce que sont les conséquences naturelles de ses actes. S’il renverse un verre d’eau, il va falloir essuyer la table. C’est la conséquence naturelle de ce qu’il vient de se passer.

Essayez également de comprendre pourquoi il agit comme ça. Posez-lui des questions tout en restant dans la bienveillance, l’écoute et l’empathie.

Se faire accompagner

Au fil du temps, en grandissant, il est possible que votre enfant vienne réactiver des blessures, des traumatismes vécus dans votre propre enfance. Il est parfois nécessaire de suivre une thérapie avec un psychologue afin de comprendre ce qui se joue. Pourquoi cette situation précise vous fait perdre le contrôle ? Qu’est-ce qui s’est passé à ce moment là pour que vous vous énerviez ? En prenant conscience de ce qu’il se passe, vous pourrez trouver l’élément qui est venu réactiver ce traumatisme. Il vous sera alors possible de vous en libérer afin de réagir autrement.

Pour avancer vers le moins de violences éducatives ordinaires possibles, faites-vous confiance avant tout. Prenez conscience de ce qui peut être amélioré et cherchez comment faire évoluer les choses. N’hésitez pas à échanger avec d’autres parents sur des problématiques communes. Essayez de piocher des idées chez eux afin de les tester à la maison.

Si vous ressentez le besoin d’être soutenu (e) dans cette démarche, je propose des accompagnements personnalisés afin de répondre au mieux à vos besoins. En visio ou en cabinet, n’hésitez pas à prendre rendez-vous dès maintenant.

Cet article a été rédigé par Nadège Pétrel et Marie Mourot.

Crédit photo : pexels.com / © Juan Pablo Serrano Arenas

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